Chicoutimi, 25 août 1999

Communiqué de presse    

32 000 personnes âgées menacées

LOGE M'ENTRAIDE demande à Québec de ne pas appliquer les coupures à l'allocation-logement

 

À partir du premier octobre 1999, 31 700 ménages âgés de 60 ans et plus verront leur chèque d'allocation-logement diminuer en moyenne de 22 $ par mois. Pour 9000 de ces ménages, la perte sera supérieure à 30 $ par mois. Loge m'entraide dénonce cette mesure d'appauvrissement et demande au gouvernement Bouchard d'intervenir d'urgence pour empêcher sa mise en œuvre.

L'annulation de ces coupures, qui doivent entrer en vigueur en octobre, coûterait 8 millions $. Or, le gouvernement dispose de cette somme à même le budget prévu pour le programme d'allocation-logement, celui-ci ne connaissant pas le succès escompté. Au lieu des 182 000 ménages anticipés, il n'en a rejoint l'an dernier que 165 000. L'allocation-logement a donc coûté environ 8 millions de moins que prévu…ce qui, selon Loge m'entraide et le FRAPRU, représente exactement la somme qui serait nécessaire pour assurer à 32 000 ménages âgés de ne pas se retrouver encore plus pauvres qu'ils n'étaient précédemment, aux lendemains du 1 er octobre.

Loge m'entraide s'y oppose de manière d'autant plus virulente, que la coupure du 1 octobre ne représente qu'une étape pour une partie de ces ménages qui verront à nouveau leur chèque diminuer en 2000 et 2001. Au total, la perte subie par certains ménages atteindra 80 $ et même 90 $ par mois. 6500 ménages seront même exclus de toute aide financière directe au logement.

 

Comment cela s'explique ?

Avant le premier octobre 1997, il existait deux programmes d'allocation-logement. Il s'agissait de Logirente qui s'adressait aux personnes âgées de 57 ans et plus et d'une allocation-logement pour les familles assistées sociales avec enfants versée directement sur les chèques d'aide social.

En 1996, le Ministère de la Sécurité du revenu a révisé à la baisse l'aide accordée en vertu de cette dernière allocation, ce qui a entraîné des pertes pour 90 300 familles.

Un an plus tard, le gouvernement de Lucien Bouchard fusionnait ses deux programmes d'allocation-logement et en élargissait l'accès à d'autres ménages, mais en empruntant les modalités du programme révisé en 1996. C'était maintenant au tour d'une partie des ménages recevant l'ancien programme Logirente de subir une baisse de leur allocation.

Devant les protestations de plusieurs organismes, dont le Frapru, le gouvernement péquiste adoptait des mesures de transition visant à amoindrir le choc. Ces mesures prévoyaient qu'en 1997-1998 et 1998-1999, les bénéficiaire de l'ex-programme Logirente ne pourraient recevoir un montant inférieur à celui qu'ils avaient reçu à la dernière application de ce programme.

C'est cette protection intégrale qui se termine le 1 octobre 1999. Au cours de la prochaine année, le gouvernement ne garantit en effet plus aux prestataires de l'ancien Logirente que les 2/3 de ce qu'ils recevaient autrefois comme aide. Cette garantie tombera à 1/3, le 1 octobre de l'an 2000, pour disparaître totalement l'année suivante.

 

Les grand perdants: les plus pauvres

Les pertes seront importantes pour plusieurs ménages maintenant âgés de 60 ans et plus.

Avec Logirente, les ménages recevaient de l'allocation-logement dès qu'ils consacraient plus de 30 % de leur revenu en loyer et c'est à partir de ce pourcentage que le gouvernement calculait l'aide qui leur était accordée.

Ce n'est plus le cas avec la nouvelle allocation-logement. Pour y avoir droit, une personne seule doit désormais payer au moins 308 $ de loyer et un couple 398 $ et c'est sur la base de ces loyers minimums que l'aide est calculée. Ces montants correspondent plus à 30 % des revenus de plusieurs ménages, comme c'était le cas antérieurement, mais plutôt à 40 % et même 50 %.

La conséquence majeure, des ménages perdant toute aide, alors que d'autres voient littéralement leur chèque d'allocation-logement fondre. Selon Loge m'entraide, ce sont les ménages les plus pauvres, ceux de moins de 65 ans recevant de l'aide sociale, qui seront le plus durement touchés.

 

Une coupure de chèque qui doit et peut être évitée

Sonia Côté, de Loge m'entraide, dénonce ce qu'elle appelle le " partage de la pauvreté ". " Ce n'est pas à des pauvres de financer l'aide à d'autres pauvres ". Il ajoute que " ce qui était inacceptable en 1997 l'est encore plus maintenant, le gouvernement ne parvenant même pas à dépenser tout l'argent prévu pour son programme d'allocation-logement "...

 

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