Chicoutimi, le 12 février 2001
Communiqué de presse
Loge m’entraide avec ses militantes et militants locataires,
se sont renduEs aujourd’hui au bureau du député Jacques Côté à La
Baie, afin de lui confier une mission délicate, celle de confier à Bernard
Landry, ministre des Finances et futur premier ministre du Québec, le jugement
qui a été rendu à son encontre lors d’un tribunal populaire, tenu à Montréal,
le 28 janvier dernier.
Reconnu coupable de ne pas s’être servi de ses budget antérieurs pour
répartir la richesse et lutter contre la pauvreté, Landry a reçu de Loge
m’entraide et ses membres la sentence suivante : « Prioriser la lutte à la pauvreté dans la budget 2001,
notamment en haussant les prestations d’aide sociale à un niveau suffisant et
en finançant un Grand chantier de 8000 nouveaux logements sociaux par année,
dont la moitié en HLM et le reste en coopératives d’habitation et en
logement sans but lucratif ».
Sonia Côté, coordonnatrice de Loge m’entraide, a demandé au député
Jacques Côté de remettre personnellement ce jugement au ministre Landry.
Ce geste symbolique a été posé dans la cadre d’une Journée nationale d’actions organisé par le FRAPRU (Front d’action populaire en réaménagement urbain), dont Loge m’entraide est membre. D’autres moyens de pressions seront utilisés dans les prochaines semaines, dont une grande manifestation à Québec, le mardi 27 février. Loge m’entraide invite la population du Saguenay-Lac-St-Jean à s’y joindre. Un transport gratuit est organisé. Les personnes intéressées peuvent s’y joindre en téléphonant au 543-1893.
Un budget pour lutter contre la pauvreté
Loge m’entraide estime qu’un sérieux coup de barre est nécessaire
dans les orientations budgétaires du gouvernement péquiste.
Selon Sonia Côté, coordonnatrice de
Loge m’entraide, « le gouvernement aurait dû profiter des surplus budgétaires
des dernières années pour réparer les torts causés par la lutte au déficit
et s’attaquer sérieusement au problème de la pauvreté ».
Elle estime qu’ « il a plutôt agi en sens contraire, en privilégiant
la diminution massive des impôts, ce qui , par définition, ne pouvait
absolument pas profiter aux personnes et aux familles qui sont trop pauvres pour
même en payer ».
Loge m’entraide et ses membres réclament que des gestes très concrets
soient posés, dans le prochain budget, afin de lutter à la pauvreté, entre
autres par le financement de 8000 nouveaux logements sociaux dont la moitié en
HLM (habitation à loyer modique) et le reste en logements coopératifs et
organismes sans but lucratif voués à l’habitation, ce qui donnerait
tout près de .
Sonia Côté justifie cette demande en rappelant que près d’un ménage
locataire sur quatre doit consacrer plus de la moitié de ses revenus pour se
loger au Québec, le nombre de ménages dans cette situation atteignant 5355
pour les villes de Jonquière, Chicoutimi et La Baie. Loge m’entraide croit aussi que la pénurie de
logements locatifs, démontrée dans une étude publiée par la Société
canadienne d’hypothèques et de logement en novembre 2000, devrait alarmer le
gouvernement. Le taux de logements
inoccupés, qui, dans un marché équilibré devrait être supérieur à 3 %, a
chuté à 2.2 % à l’échelle du Québec.
Par exemple, pour la à La Baie, le plus dramatique est de constater que
le taux était à 10.2 % en 1999 et il a chuté à 2.6 %
en novembre 2000 pour les appartements 5 et demi.
Loge m’entraide demande également une hausse significative du chèque
d’aide sociale de manière à ce que l’ensemble des prestataires puissent
disposer de montants suffisants pour assurer leurs besoins essentiels, ce qui
est, à son avis, très loin d’être le cas présentement.
Le groupe s’offusque que les chèques de la grande majorité des
prestataires n’aient pas été indexés, le 1 janvier dernier, et que la
coupure imposée aux personnes assistées sociales qui partagent un logement,
n’ait pas été totalement abolie, comme le gouvernement s’y était engagée,
en février 2000.
Sonia Côté interpelle directement Bernard Landry : « Lorsqu’il
a présenté sa candidature à la chefferie du Parti québécois, le 21 janvier,
à Verchères, Bernard Landry a fait la redistribution de la richesse un des six
grands objectifs de son mandat comme premier ministre.
Il a l’occasion de prouver, dès le prochain budget, qu’il ne
s’agissait pas de paroles en l’air ».