19 avril 2006
LOGE MENTRAIDE ÉCRIT À LA CORPIQ
A/S M. Luc Courtemanche, président
Corporation des propriétaires immobiliers du Québec
Le 11 avril 2006, Loge m’entraide et ses 1173 Membres ont vécu un moment collectif important : une pétition de 11 034 noms a été déposée à Ville de Saguenay demandant unanimement la fondation d’un Code du logement pour veiller au confort, à la santé et à la sécurité des 22 885 ménages locataires.
Réagir avec sagesse et ouverture
Il a été surprenant de constater que vous jetiez immédiatement la pierre à l’arrivée du Code logement alors que vous n’en connaissiez ni les buts, ni les objectifs, ni même le contenu. Je vous rappelle que le désir de voir naître un Code du logement n’est pas seulement porté par Loge m’entraide mais bien par 11 034 personnes et qu’un engagement du maire Jean Tremblay abonde dans le même sens. Quand une masse aussi importante supporte un tel projet, l’attitude première serait peut-être d’accueillir ce projet avec sagesse et ouverture pour ensuite en saisir toute son importance.
Un Code du logement est ce qui permet de déterminer les critères d’un logement en bon ou mauvais état. Celui-ci touche plusieurs règlements qui vont encore plus loin que le Code civil. Exemple : les équipements de base d’un logement, les dispositions spécifiques aux maisons de chambre, les rampes d’escaliers, la plomberie, la surface et la hauteur d’un logement, la fenestration, l’éclairage, la ventilation, la salubrité, l’entretien, l’évacuation d’un bâtiment, la résistance à l’effraction. Des inspectrices et inspecteurs nommés à cet effet, auront l’autorisation de visiter les logements afin de veiller à la bonne application du Code, comme c’est le cas pour les policières et policiers qui font respecter le Code de la route.
Des statistiques démontrent qu’il y a des problèmes
Fonder un Code du logement à Saguenay est plus que nécessaire, c’est une question de dignité. La demeure où l’on vit, c’est l’intimité d’une personne... et lorsque l’on n’est pas bien chez soi, on ne peut l’être en dedans de soi. Du 13 avril 1998 au 31 mars 2006, Loge m’entraide a aidé 8592 locataires (Sources : Bilan d’activités de Loge m’entraide). Nous avons vite constaté que de mauvaises conditions de logement comme le manque d’insonorisation, une mauvaise isolation, des problèmes d’humidité et de moisissures, etc… étaient reliées à de nombreuses souffrances psychologiques et physiques, influençant ainsi la qualité de vie.
Le Code pourra servir aux propriétaires
Le Code du logement pourra tout autant servir aux propriétaires qu’aux locataires. Les Règlements seront clairs et beaucoup plus explicites que le Code civil. Voici l’exemple d’un règlement, extrait du Code du logement de Montréal ayant pour titre La propreté des lieux, des produits toxiques et des mauvaises odeurs : « Pour des raisons d'hygiène et de sécurité, les amas de débris, les matières gâtées ainsi que la malpropreté et l'encombrement ne sont pas tolérés. Il est également défendu d'entreposer ou d'utiliser des produits ou des matières qui dégagent une odeur nauséabonde ou des vapeurs toxiques. Le propriétaire ou le locataire responsable de telles nuisances se doit d'y mettre fin le plus rapidement possible ».
Éviter de réagir sous l’émotion de la peur
Il incombe autant aux locataires qu’aux propriétaires d'assumer leurs responsabilités quant à la qualité de leur habitation. Ainsi, le fait de monter aux barricades et de refuser systématiquement l’arrivée d’un Code du logement ne serait-il pas le reflet d’une peur devant l’inconnu ou tout simplement du refus de croire qu’il existe à Saguenay des personnes locataires qui vivent dans des conditions de logements tout à fait inacceptables ?
- 30 -