11 janvier 2006
DÉBAT DES CHEFS
Après avoir écouté le débat des Chefs en français le 10 janvier 2006, il a été choquant de constater le manque d’engagements des grands partis, en particulier des deux qui risquent de prendre le pouvoir (Partis libéral et conservateur) devant des problèmes sociaux alarmants qui existent tant au Canada, au Québec qu’au Saguenay-Lac-St-Jean et ce, en dépit de la croissance économique des dernières années.
Qu’en est-il des enjeux sociaux aussi majeurs que la pauvreté, la crise du logement, la santé, l'égalité des femmes, le détournement de la caisse d'assurance-emploi, la situation des peuples autochtones et personnes immigrantes, l'éducation post-secondaire et l'environnement ?
Enfants
Rappelons qu’en 1989, la Chambre des communes avait adopté une résolution unanime s'engageant à « éliminer la pauvreté infantile au Canada d'ici l'an 2000 ». Or, plus de 5 ans après l'échéance, un enfant sur six vit toujours dans la pauvreté au Canada, le taux de pauvreté étant deux fois plus élevé chez le enfants autochtones et ceux issus de l'immigration ou appartement à une minorité visible. Tous les mois, 824 000 personnes au Canada, dont 215 000 du Québec, doivent recourir aux banques alimentaires. Parmi ces personnes, 40 % sont des enfants.
Femmes
Encore aujourd’hui, les femmes sont particulièrement touchées par la pauvreté, compte tenu de l'absence d'équité salariale et de la discrimination systémique dont elles sont victimes, principalement chez les femmes autochtones, immigrantes ou réfugiées. Au Québec, 264 685 ménages locataires dont le principal soutien financier est une femme doivent consacrer 30 % et plus de leur revenu au logement, dont 5395 ménages à Saguenay seulement (Statistiques Canada, juin 2001). Cette situation ne permet pas à toutes ces femmes à leurs enfants de se nourrir, vêtir, soigner, loger en toute dignité.
Logement
De plus, selon les données du gouvernement fédéral, 1,5 million de ménages canadiens ont des besoins impérieux de logement, alors que 150 000 personnes sont considérées comme sans-abri. À Montréal, en octobre 2005, il n'y avait pas un seul logement de libre pour les familles à la recherche d'un logement de trois chambres à coucher se louant moins de 500 $ par mois. À Saguenay, malgré un taux d’inoccupation de 4,5 %, 8730 ménages engloutissent 30 % et plus de leur revenu au loyer, dont 2500 ménages y consacre 80 % et plus et 900 ménages attendent l’obtention d’un HLM désespérément.
Transfert aux provinces
Les transferts aux provinces ont été l'objet de sévères coupures depuis 1995 dans le domaine de la santé où les dommages sont bien connus, mais aussi dans l'éducation post-secondaire et la Sécurité du revenu. Il y a dix ans, le fédéral versait 9,7 milliards $ dans ces deux domaines, en 2004, ce montant n'était plus que de 8,3 milliards $. Rappelons d’ailleurs que depuis 1994, le gouvernement fédéral ne donne plus aucune nouvelle somme d’argent au Québec dans le domaine du logement social, ayant comme conséquence qu’aucun nouveau HLM n’a vu le jour depuis 12 ans.
D’ici le 23 janvier
Le débat des Chefs de mardi soir n’aura pas convaincu la population d’un avenir meilleur. Espérons que d’ici le 23 janvier, nous entendront des engagements qui viendront soulager la misère humaine et améliorer concrètement la qualité de vie des Canadiennes et Canadiens, des Québécoises et Québécois, des Saguenéennes et Saguenéens.
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