Chicoutimi, le 28 août 2000

Communiqué de presse   

 

Dans le cadre de la Marche mondiale des femmes de l'an 2000

DES FEMMES TÉMOIGNENT DE LEURS PROBLÈMES DE LOGEMENT AU DÉPUTÉ STÉPHANE BÉDARD

« Je gagne 510 $ par mois.  Au début de chaque mois, je paie mon loyer, qui est de 425 $, et ensuite, avec le reste de l'argent, j'essaie de payer le reste de mes dépenses.  Je dois faire des sacrifices énormes pour réussir à arriver.  Je ne me nourris pas suffisamment, j'ai de la difficulté à payer mes médicaments, je dois demander souvent des bons d’épiceries pour arriver à manger un peu, je ne peux me permettre aucun loisir…  », témoignage écrit par une locataire à faible revenu.

Voilà l'un des 150 témoignages écrits dont le député péquiste Bédard a pu prendre connaissance lors de la visite d'un groupe de femmes de l'organisme de défense de droits et de promotion du logement social, LOGE M'ENTRAIDE.  Cette visite avait pour but de convaincre le gouvernement du Québec pour qu'il réponde positivement à la demande de la Marche mondiale des femmes en demandant un investissement important dans le logement social, et dont l'événement aura lieu en octobre prochain.

Quand le logement est source de problème

Tant les femmes sur place que les lettres données au député, plus nombreuses encore, en disaient long sur les problèmes qu'elles vivent lorsqu'elles habitent un logement privé.  Problèmes monétaires lorsque le loyer gruge plus de la moitié de leur revenus, mais aussi problèmes de logement mal aérés, mal chauffés, mal isolés, désuets.  C'est le cas de Mme Gagnon qui doit emprunter pour le lait, les couches et les besoins nécessaires car avec un enfant et étant monoparentale, elle n'arrive pas à boucler ses fins de mois, de Mme Rondeau qui doit habiter en co-location sans quoi, elle n'aurait pas les moyens de se payer un logement, et de Mme Tremblay  qui habite dans un logement trop petit pour elle et son enfant et qui essai d'offrir le plus de confort possible pour sa fille de 4 ans et demi.

Lors de la rencontre avec le député Bédard, le groupe de femmes militantes à Loge m'entraide,  n'a pas manqué de rappeler qu'à l'échelle du Québec, elles étaient malheureusement encore trop nombreuses à vivre ces problèmes : selon le dernier recensement, plus de 300 000 ménages locataires dont le principal soutien financier est une femme,  consacrent plus de 30 % de leur revenu à leur loyer, seuil considéré critique par les gouvernements fédéral et provincial.

Pour les régions de Chicoutimi et Jonquière, ce sont 5780 ménages locataires dont le principal soutien financier est une femme qui consacrent plus de 30 % de son revenu en loyer et ce qui alarme le plus Loge m’entraide, ce sont les 3200 ménages locataires dont le principal soutien financier est une femme qui consacrent plus de 50 % de leur revenu pour se loger.  Ce résultat embarrassant devrait convaincre le premier ministre de la pertinence de la demande de la Marche des femmes qui revendiquant entre autre un « Grand Chantier  de logement social » permettant le développement de 8000 nouveaux logements sociaux par année à l'échelle du Québec, dont 250 pour notre région, affirme Mme Côté, coordonnatrice de Loge m’entraide.

Solutions possibles

D'autres ont voulu témoigner des solutions possibles.  Voilà pourquoi Mme Marie Jalbert et Monique Gaudreault, ont elles aussi remis leur témoignage au député, mais d'ordre bien différent: témoignage d'une vie où les dépenses sont un peu plus faciles à gérer, où la solitude a disparu, où le chauffage est adéquat et l'espace… suffisant.  Elles habitent en logement social. « Ma vie financière a entièrement changé, j'ai une meilleure qualité de vie et l'entraide est présente entre nous et je me sens plus sécure » témoigne Mme Jalbert au député.  Mme Monique Gaudreault,  de son côté,  se dit très chanceuse d'avoir un logement subventionné, cela lui permet d'avoir une vie plus stable avec ses quatre enfants et de mieux boucler ses fins de mois. « Ma qualité de vie s'est améliorée, stress et angoisse ont diminué », conclut cette dernière.

 

Pour obtenir 8000 logements sociaux par année

Cette activité, qui se tient dans différentes régions du Québec, s'inscrivait en prévision de la Marche des femmes de l'an 2000. « Au mois d'octobre, des milliers de femmes québécoises et canadiennes marcheront pour revendiquer que cesse la pauvreté et la violence faite aux femmes, et ça, ca passe aussi par la réalisation d'un nombre beaucoup plus important de logements sociaux ! », s'est exclamé Sonia Côté, coordonnatrice de Loge m'entraide.

Mme Sonia Côté a d'ailleurs rappelé que le logement social faisait partie des revendications de la marche canadienne et de la marche québécoise.  De Québec, les femmes demandent que se réalisent 8000 logements sociaux par année, de type HLM, coopératif et sans but lucratif.  D'Ottawa, elles demandent qu'il contribue financièrement à la réalisation de ces logements.  Comme l'a dit clairement Mme Gaétane Rondeau locataire à faible revenu lors de la visite chez le député, « Lorsque nous aurons quitté la porte dans l'autre sens, à quoi devons-nous s’attendre de vous M. le député ? ».

Rappelons que les  activités de la Marche mondiale des femmes auront lieu du 9 au 13 octobre dans les différentes régions du Québec, suivies de rassemblements à Montréal et à Ottawa les 14 et 15 octobre 2000.