8 mars 2005

 

Femmes, logement et pauvreté

 

1410 FEMMES LOCATAIRES

CONSACRENT PLUS DE 80 % DE LEUR REVENU AU LOYER À SAGUENAY

 

« Être femme à Saguenay veut souvent dire être locataire et avoir de grandes difficultés à se trouver un logement de qualité, à un prix que l’on peut se payer ».  C'est à ce constat qu'en arrive la coordonnatrice de Loge m’entraide, Sonia Côté, qui dresse un portrait entre les femmes et les hommes locataires de Saguenay, basé sur les données du dernier recensement 2001.

 

Chiffres accablants pour les femmes de Saguenay

 

Dans la région métropolitaine de Saguenay, il existe 23 380 ménages locataires. Parmi ceux-ci, 11 730 femmes locataires sont principal soutien dont 11 650 sont des hommes.  Comme le constate Mme Côté, un bon nombre de femmes consacrent une part démesurée de leur revenu pour se loger et sont plus durement touchées que les hommes.

 

En effet, 2675 ménages locataires dont le principal soutien financier est un femme doit consacrer 50 % et plus de leur revenu pour se loger comparativement à 1810 pour les hommes.  Encore pire, 1410 ménages dont le principal soutien est une femme doivent consacrer 80 % et plus de leur revenu comparativement à 1090 pour les hommes.  Pour l’ensemble du Québec, pas moins de 58 250 femmes locataires doivent consacrer 80 % et plus de leur revenu au loyer.

 

Les femmes plus touchées que les hommes

 

Dans la nouvelle ville de Saguenay, des écarts importants continuent d'exister entre les hommes et les femmes locataires concernant les problèmes de logement.  Alors que 47 % des femmes consacrent plus de 30 % de leur revenu pour se loger, c'est le cas de 29,4 % des hommes.  De toute évidence, souligne Sonia Côté : « Les femmes sont systématiquement plus nombreuses que les hommes à consacrer plus de 30%, 50% et 80% de leur revenu pour se loger ».

 

De plus, comme l’explique Mme Côté : « Les écarts de revenu entre les hommes et les femmes expliquent en grande partie pourquoi les femmes sont plus souvent locataires que les hommes et qu'un plus grand nombre d'entre elles a de la difficulté à joindre les deux bouts après avoir payé le loyer ». En effet, en 2001, alors que le revenu médian des femmes locataires était de 23 397 $, celui des hommes était de 34 464 $. 

 

902 femmes ont demandé de l’aide à Loge m’entraide en 2003-2004

 

Pour Loge m’entraide, le nombre de demandes d’aide sont le plus souvent logées par les femmes. «  Nous constatons quotidiennement que c’est davantage les femmes qui demandent  de l’aide. Par exemple, du 1 avril 2003 au 31 mars 2004, Loge m’entraide a répondu à 1191 demandes d’aide dont 902 étaient logées par des femmes et 289 par des hommes ».  

 

Pour Sonia Côté : « Derrière chaque statistiques se cachent une personne humaine et toute personnes humaine a le droit à la dignité, le droit au logement, qu’elle soit femme ou homme.  Loge m’entraide se bat pour soulager la misère mais en étant plus sensible à la réalité que vivent les femmes locataires.  Nous ne voulons pas dire par cette statistique que les hommes ne sont pas touchés par la pauvreté. Mais reste que la réalité démontré par les chiffres sont révélateurs d’une certaine vérité au sein de notre organisme ». 

 

Un budget pour le logement social

 

« Pour bon nombre de femmes, la seule façon de se sortir de ces problèmes est d'avoir accès à un logement social », confie Mme Côté.  Ainsi, à quelques semaines du budget québécois, Loge m’entraide réclame les sommes nécessaires pour mettre sur pied un Grand chantier de logement social, soit a réalisation de 8000 nouveaux logements par année au Québec dont 4000 en HLM. 

De plus, Loge m’entraide réclame du gouvernement l’amélioration des programmes actuels de logement social afin de les adapter aux coûts actuels du marché immobilier et d’assurer leur accessibilité aux ménages à faible revenu pour qu’ils n’aient pas à consacrer plus de 25% de leur revenu au paiement du loyer.  Loge m’entraide demande aussi le renouvellement et bonification du programme AccèsLogis qui permet de fonder des Coopératives d’habitation comme c’est le cas pour la Loge d’à côté de l’arr. Chicoutimi.  

« Ce n’est pas des baisses d’impôt dont nous avons besoin comme société mais de programmes sociaux.  Pour les personnes locataires appauvries du Québec et du Saguenay Lac-St-Jean, particulièrement les femmes qui sont le plus touchées par la pauvreté, cela veut aussi dire avoir accès à un logement social non pas dans 10 ou 15 ans, mais immédiatement », conclut Mme côté.

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