21 mai 2003
Communiqué de presse
Recensement de 2001 sur le revenu et les coûts d’habitation
218 485 ménages locataires consacrent toujours plus de 50 % de leur revenu en loyer
Même si la situation s’est sensiblement améliorée entre 1995 et 2000, compte tenu de la relance de l’emploi et de la faible hausse des loyers, 218 485 ménages locataires du Québec consacraient toujours plus de la moitié de leur revenu pour se loger au Québec au moment du recensement canadien de 2001. Il s’agissait de 17,6 % des locataires québécois. Loge m’entraide précise que le recensement a eu lieu avant que la pénurie de logements locatifs (Montréal, Gatineau et Québec) ne fasse réellement sentir ses effets, entre autres en termes des hausses de loyer. Il estime donc que la situation a sérieusement recommencé à se détériorer depuis.
Le dernier recensement révèle que 445 215 ménages payaient plus de 30 % de leur revenu en loyer. Il s’agit de près de 36 % des locataires du Québec. Même s’il admet que ce pourcentage a sérieusement baissé entre 1995 et 2000, puisqu’il était de 42,5 % lors du dernier recensement, Loge m’entraide estime inadmissible que plus d’un locataire sur trois ait à payer plus que la norme fixée par les gouvernements eux-mêmes.
Une certaine amélioration qui ne durera pas
Après une première analyse des données du recensement, Loge m’entraide constate une certaine amélioration de la situation entre 1995 et 2000. Celle-ci est due à une hausse du revenu moyen des ménages qui est passé de 27 148 $ en 1995 à 32 269 $ en 2000, pour une hausse de 18,8 %. L’organisme y voit un effet de la relance de l’emploi durant cette période. Il ajoute que, durant la même période, le loyer moyen au Québec est passé de 506 $ à 529 $ pour une hausse de 4,5 %, soit moins de 1 % par année.
L’organisme ajoute qu’à son avis, la situation s’est détériorée au cours des deux dernières années dans les régions frappées par la pénurie de logements locatifs, comme Montréal, Québec, Gatineau, Sherbrooke et plusieurs autres centres urbains à travers le Québec. Loge m’entraide précise que plus de 80 % des locataires du Québec sont présentement touchés par cette pénurie que tous les intervenants s’entendent pour qualifier de crise.
La situation dans les régions métropolitaines, dont Saguenay
Dans la région métropolitaine de Gatineau, 13 070 ménages, représentant 33,6 % des locataires, payaient plus de 30 % de leur revenu en loyer, dont 6340 plus de 50 %. Selon l’enquête sur le logement locatif, la hausse de loyer a depuis été de 6 % en 2001 et de 4 % en 2002.
Dans les régions métropolitaines de Sherbrooke, Trois-Rivières et Saguenay, le nombre de ménages locataires payant plus de 30 % de leur revenu en loyer était respectivement de 11 980 (37,8 %), 9950 (39,2 %) et 8875 (37,9 %). Celui des ménages y engloutissant plus de la moitié de leur revenu était respectivement de 5850, 4620 et 4485. Des données plus précises seront dévoilées en septembre prochain en ce qui concerne la région.
Vers le « Grand chantier de logement social »
Sonia Côté estime que pour contrer cette « crise du logement social » qui sévit autant au Québec qu’au Saguenay, le Québec devrait construire 8000 nouveaux sociaux par année au Québec dont 250 pour la région. « Notons qu’aucun nouveau HLM n’a vu le jour au Québec depuis 1994 et pourtant, 25 000 ménages sont sur une liste d’attente, dont 900 au Saguenay et 200 au Lac-St-Jean », dénonce la coordonnatrice de Loge m’entraide.
Loge m’entraide précise que le budget que le ministre des Finances, Yves Séguin, doit rendre public au début de juin, doit permettre de progresser vers cet objectif. Selon Sonia Côté : «compte tenu de la gravité de la crise du logement, il serait carrément scandaleux que le budget Séguin n'investisse pas au minimum les 127,6 millions $ qui étaient prévus dans le défunt budget Marois de mars dernier. Le logement, c’est un droit et c’est un besoin aussi essentiel que se nourrir et se vêtir ».