11 mars 2003

Communiqué de presse

 

RÉACTION AU BUDGET MAROIS 2003

LOGE M’ENTRAIDE ENCOURAGÉ MAIS AUSSI DÉÇU

 

Même s'il continue de réclamer que le Parti québécois prenne des engagements plus complets en habitation durant la campagne électorale, Loge m’entraide est généralement encouragé de ceux pris dans le budget Marois.

Il n'en est toutefois pas de même sur l'enjeu de la lutte à la pauvreté. Loge m’entraide est en effet déçu que le gouvernement n'annonce que des bribes du Plan d'action concrétisant la loi 112 adoptée en décembre dernier.

 

La poursuite du logement social

«Le Parti québécois est encore bien loin des 8000 logements sociaux qui, selon Loge m’entraide, sont nécessaires pour s'attaquer efficacement à la crise du logement. Il démontre néanmoins une certaine volonté de continuer à investir dans le logement social, ce qui est loin d'être négligeable compte tenu que le Québec fait bande à part à ce sujet parmi les provinces canadiennes». C'est en ces termes que la coordonnatrice de Loge m’entraide Sonia Côté, a commenté les investissements de 270 millions $ en cinq ans en habitation, dont environ 80 millions $ dans le logement social.

Loge m’entraide salue particulièrement l'ajout de 58 millions $ permettant de financer les améliorations apportées aux programmes AccèsLogis et Logement abordable Québec, le 12 décembre dernier. Cet engagement permet de récupérer autour de 2300 logements sociaux qui avaient alors dû être sacrifiés afin de financer, à même les budgets initialement prévus, ces bonifications rendues nécessaires par la hausse des coûts dans le domaine immobilier.

L'organisme est également satisfait que le gouvernement prévoit 70 millions $, de manière à pouvoir l'additionner à la part réservée au Québec dans les 320 millions $ en cinq ans que le budget Manley a récemment ajoutés dans le programme fédéral-provincial de logement abordable. Quelque 872 logements sociaux supplémentaires devraient ainsi être construits dans les régions touchées par la pénurie de logements locatifs, comme Québec, Montréal, Gatineau et Sherbrooke.

Loge m’entraide regrette toutefois que le PQ ne prévoit pas utiliser l'ensemble des sommes disponibles pour du logement social, préférant plutôt en réserver une large part pour le volet privé de ce programme qui permet de subventionner des logements pouvant se louer jusqu'à 800 $ par mois. Ne voyant pas en quoi de tels loyers peuvent être accessibles aux ménages à plus faible revenu qui sont les principales victimes de la crise du logement, Loge m’entraide évalue à 1200 le nombre de logements sociaux additionnels qui pourraient voir si un éventuel gouvernement péquiste revenait sur cette décision.

 

L'aide aux sans-logis

Loge m’entraide  est par ailleurs soulagé de l'engagement de financer pour un an un programme continu d'aide aux ménages incapables de se trouver un logement, quoiqu'il juge la somme prévue pour ce programme (3,2 millions $) nettement insuffisante. Si elle se concrétise, une telle aide permettra d'épauler les municipalités aux prises avec la pénurie, dans leurs efforts pour fournir de l'hébergement, de l'aide financière au logement et d'autres formes d'aide aux familles et aux personnes présentement sans-logis ou qui le deviendront au cours de l'année, principalement autour du 1er juillet prochain.

Il se réjouit de plus que le gouvernement prévoit continuer d'aider 500 ménages sans-logis ayant bénéficié d'un supplément au loyer d'urgence autour du 1er juillet 2001 et dont l'aide se chiffrant en moyenne à 267 $ par mois doit se terminer le 30 juin prochain. Compte tenu de l'extrême urgence de la situation, Loge m’entraide, de concert avec le FRAPRU,  demande que ces deux dernières mesures soient adoptées sans tarder par le Conseil des ministres, sans attendre l'adoption comme telle du budget.

 

La déception

Même si Loge m’entraide considère les mesures annoncées en logement social comme étant une pièce essentielle dans la lutte à la pauvreté, il ne peut accepter que le budget ne prévoit à peu près pas de mesures réelles pour améliorer le revenu et les conditions de vie des personnes subissant la pauvreté.

Pour un, l'organisme a toujours considéré la loi 112 sur la pauvreté et l'exclusion comme une «coquille vide», si elle n'est pas accompagnée de mesures immédiates ambitieuses. Or, le budget ne contient que des miettes à ce chapitre. Loge m’entraide rappelle que le gouvernement a déjà retardé de plus de deux mois la mise en vigueur du projet de loi et du fait même la nécessité de présenter le plan d'action qui y était prévu. «Est-ce parce que le PQ n'a rien de substantiel et d'immédiat à annoncer que le budget Marois retarde encore une fois cette échéance», se demande Sonia Côté.